Les jardiniers savent que les vers de terre aident à décomposer les matières organiques, améliorent la structure du sol et produisent du fertilisant naturel. Les chercheurs ont à présent démontré que le compost de ver de terre, le lombricompost, permet aux plantes de grandir plus vite.
Des chercheurs de l’université de l’Ohio ont démontré qu’en incorporant entre 10 et 20% de lombricompost dans du terreau, on améliore de 40% la croissance des tomates et poivrons par rapport à un terreau normal. “Même en donnant tous les fertilisants nécessaires à une croissance optimum, les plantes poussent mieux dans un sol amendé au lombricompost” conclut le professeur en horticulture Metzger de l’université de l’Ohio.
Le lombricompost améliore la germination et la croissance des concombres, et des chercheurs italiens ont fait le même constat avec les carottes.
Les vers de compostage sont nos amis !
Toutefois, les vers de terre que vous trouverez dans votre jardin ou votre compost d’extérieur ne sont pas les espèces les plus adaptées pour le lombricompostage, et certains ne survivraient pas en captivité. Le meilleur moyen est donc de trouver un distributeur de vers de terre dédié à cela. L’Eisenia fetida et andrei sont considérés comme étant les meilleures espèces pour le compostage.
Très gourmands, les vers de compost peuvent manger l’équivalent de leur poids en déchet par jour ! En plus de fertiliser votre sol, vous pourrez ainsi alléger vos poubelles en donnant à manger aux vers vos déchets de cuisine quotidiens.
Ludique, élever des vers chez soi est aussi bel un apprentissage pour les enfants : gestion des déchets, de l’assiette à la terre et de la terre à l’assiette, ils comprennent comment se nourrissent les plantes et l’importance de prendre soin de la terre pour qu’elle donne en retour.
Ainsi on voit de nombreuses collectivités, comme les écoles et les cantines, s’équiper de lombricomposteurs. Les élèves peuvent apprendre tout en faisant un geste citoyen. Le nombre de déchets que l’on peut recycler grâce au compostage est insoupçonné. En allant au bout de la démarche, vous pouvez voir qu’un grand nombre de matières organiques et végétales peuvent être données à manger aux vers : sciures de bois, carton de papier toilette, rouleau d’essuie-tout, cheveux, poils d’animaux, sachets de thé, coquille d’œuf, fumier…
Comment choisir son lombricomposteur ?
Vous choisirez un modèle en fonction de la taille des plateaux. Cela sera déterminé par le nombre de personnes constituant votre foyer et le volume de déchets que vous générez au quotidien.
En fonction du lieu où vous souhaitez l’installer (dans le jardin, sur le balcon ou en intérieur si vous habitez en appartement), pensez à vérifier qu’il soit bien équipé d’un filet de sécurité antifuite pour les vers. Si vous l’installez dans votre cuisine, cet élément est indispensable.
Au niveau design, il existe un choix varié. Il y a les lombricomposteurs en bois, jolis et naturels, ils s’intègrent bien dans le jardin, mais ne sont pas conçus pour être utilisés en intérieur. Il en existe à plateaux avec un système de rotation ou avec une « colonne de compostage », qui ne nécessite pas de manipulation. Vous empilez directement les déchets dans la colonne et récupérez le thé à compost grâce à un robinet.
Les plus communs sont les lombricomposteurs en plastique. Vous trouverez par exemple l’Eco-Worms, disponible en plusieurs coloris et fabriqué en France à partir de plastique recyclé. Le lombribox, un peu moins cher, est une autre alternative. Ils sont tous les deux adaptés à une utilisation intérieure et extérieure.
Moins connu, le lombricomposteur en terre cuite a pourtant tout pour plaire. Il s’installe directement au potager ou au pied des plantations. On dépose les déchets dans la partie enterrée. Les vers viennent directement se nourrir en passant par les petits trous qui leurs sont dédiés. Ce système favorise la multiplication des vers de terre, la bonne aération du sol et sa fertilisation dans toute la zone à proximité.
Pour nourrir vos petits protégés, vous pourrez y mettre vos déchets biodégradables, épluchures de fruits et légumes, thé et marc de café, riz, pâtes, carton non imprimé, mais il faut éviter les agrumes, la viande, laitage, et les graisses. Les tontes de gazons, les feuilles et déchets verts du jardin devront être compostés de manière classique, sur un tas de compost par exemple, car ils font augmenter la température à l’intérieur du lombricomposteur. N’oubliez pas de couvrir d’une couche de papier journal découpé en petits morceaux qui tiendront les mouches à distance et feront une nourriture appréciée des vers.
Petite astuce : ajoutez les coquilles d’œufs broyées pour éviter trop d’acidité. Elles ne seront pas mangées par les vers et vous pourrez ensuite les réutiliser dans le jardin.
Maintenez une humidité constante, en mouillant les couches de papier journal si besoin. Mettez le composteur à l’abri du soleil et de la pluie, éventuellement dans le garage ou dans le cellier. Des produits complémentaires peuvent également être achetés comme un régulateur d’acidité ou du vita’vers. 100% naturels, ils aident à redonner un coup de boost à votre lombricomposteur et à retrouver sa stabilité.
Le lombricompostage est une affaire de patience : cela prendra entre 6 mois et 1 an avant de pouvoir collecter votre premier compost. En effet une période d’acclimatation et la mise en place de la reproduction est nécessaire à la bonne production.
Où acheter un lombricomposteur ? Comment se procurer des vers ?
Vous pouvez acheter un lombricomposteur en jardinerie classique. L’inconvénient est qu’elles ne proposent pas toujours des vers. Vous aurez sûrement plus de choix sur le design, la forme et la taille sur internet, sur les sites spécialisés ou sur les sites de jardinage comme Jardins Animés qui propose un kit de démarrage comprenant le lombricomposteur, la litière en chanvre, les tapis d’humidité en jute, les vers… Le tout livré chez vous!
Vous trouverez aussi des vers auprès de certaines associations ou bourse d’échange près de chez vous. Quelques adresses et contacts sont à glaner sur le site « plusdevers » ou bien sur notre site lepotiron.fr sur lequel il y a quelques propositions.
Vous pouvez aussi construire votre propre lombricomposteur, en s’assurant de ménager des trous pour le drainage et l’aération, et en disposant un grillage fin pour éviter que les vers ne s’échappent.
Comment fonctionne un lombricomposteur ?
Il existe plusieurs modèles dont la taille et le look diffèrent, mais presque tous sont basés sur le même procédé : le système de plateaux.
Les lombricomposteurs fonctionnent alors par étage :
– Au 1er étage, on trouve un bac de récupération équipé d’un robinet. C’est ici que le jus à compost généré par les vers et les déchets s’accumule au fil des semaines. Récupérez-le régulièrement pour le diluer à votre eau d’arrosage. Et ainsi apporter d’excellents nutriments à vos plantes en pots, massifs de fleurs et légumes du potager.
– Au 2ème étage, on installe un premier plateau. Au fond, installez une litière (fibre de chanvre par exemple) pour constituer un lit d’accueil aux vers. Disposez les vers sur cette litière et déposez ensuite tous les jours vos épluchures de légumes, marc de café, coquilles d’œufs…
– Ajoutez un 2ème plateau lorsque le 1er est rempli. Disposez vos déchets de cuisine dans ce 2ème plateau. Les vers s’y dirigeront, attirés par la nourriture fraîche. Ils pourront remonter vers ce nouvel étage grâce aux petits trous présents sur les plateaux. Lorsque à son tour le 2ème bac est plein, installez le 3ème.- Lorsque tous les vers ont migré vers les plateaux supérieurs, prenez le 1er plateau installé (celui tout en bas), récoltez le lombricompost , et replacez le plateau (vide) en haut de la pile. Et ainsi de suite…
– Au dernier étage, on trouve le toit qui permet de garder les vers à l’abri des intempéries.
Comment démarrer son lombricomposteur ?
Les vers sont avant tout des êtres vivants, il faut alors prendre le temps de leur installer un habitat confortable et les laisser s’adapter à leur nouveau lieu de vie. Pas de précipitation donc, la première chose à faire lorsque vous commencez le lombricompostage est de leur mettre à disposition un lit d’accueil, que l’on appelle litière. Cette litière peut être constituée de carton, de fibre ou copeaux de chanvre, de chènevotte… humidifié. Les vers ont effet besoin d’humidité pour survivre et se déplacer. Une fois cette litière émiettée et disposée, déposez les vers. Si vous avez commandé des vers par internet, laissez-les au repos pendant quelques heures. Ensuite seulement, commencez à leur donner à manger par petites doses et en petits morceaux. Au bout de quelques jours, lorsque les vers se sont bien acclimatés, vous pourrez augmenter le volume de nourriture.
En été, pensez à humidifier régulièrement le lombricompost et à ne pas l’exposer en plein soleil. Les vers aiment les milieux sombres et humides. S’il fait trop sec, installez des tapis d’humidité biodégradables (en chanvre ou en jute) à la surface du lombricomposteur pour abriter les vers et évitez l’évaporation.
En hiver, si les températures sont très basses, enroulez le lombricomposteur d’une vieille couverture ou de papier bulle. Si vous en avez la possibilité, rentrez-le à l’abri, dans un garage par exemple. Les vers craignent le gel.
En cas de températures élevées (> à 30°) ou basses (< à 5°), l’activité des vers ralentit fortement. C’est normal. Ils mettront plus de temps que d’habitude à absorber la quantité de déchets que vous leur apportez. Ils reprendront leur rythme une fois les températures revenues à la normale. La température idéale pour le vers de compost étant entre 15 et 25°.
Mon lombricompost arrive à maturité et je vais pouvoir l’utiliser bientôt dans mes plantations. J’espère qu’il aura autant d’effet que décrit dans cet article !