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Lâcher de taureaux à Pampelune – Running of the bulls

Publié le 23 février 2022 / Mis à jour le 10 janvier 2023 par Luc Potiblogeur

Les « Running of the Bulls » en anglais ou courses de taureaux en Français, sont une attraction de Pampelune. Elles ont lieu lors de la fête de San Fermin en Espagne et attirent des millions de personnes pendant 8 jours. Mais quel est leur déroulement ? Est-ce dangereux ? Y a-t-il une corrida lors des festivités ? On vous dit tout dans cet article !

Qu’est-ce que la « course de taureaux » ?

Le nom anglais international de cette course est « Running of the bulls », littéralement « course de taureaux ». C’est un évènement dont le but est de courir devant un petit groupe de taureaux, généralement 6, parfois 10.  Les animaux sont lâchés dans les rues sectionnées d’une ville, et ce dans le cadre d’un festival d’été.
Certaines races de bovins peuvent être sélectionnées. La plupart du temps ce sont les taureaux (bovins mâles non castrés) qui sont utilisés dans ces manifestations.
Il y a un terme espagnol à connaitre lorsqu’on s’intéresse à cette course qui est l’« encierro ». Cela désigne la conduite des taureaux de combat à travers les rues (850m de parcours), des étables jusqu’aux arènes.

Pampelune : la course de taureaux la plus célèbre.

Les courses de taureaux de Pampelune ont lieu tous les ans, à la fête de San Fermin, Saint patron de la communauté forale. Elles se déroulent à Pampelune, en Navarre, au Pays basque espagnol, du 7 au 14 juillet.
Cette course de taureau est la plus célèbre, et fait partie intégrante des nombreuses animations proposées à San Fermin. Elle est devenue un évènement touristique majeur qui attire des millions de personnes. Lorsque l’on parle aujourd’hui de la fête de San Fermin à Pampelune, il est devenu incontournable d’évoquer la course de taureaux.
Cette manifestation a une telle popularité désormais, que des organismes de voyage, tels « the running of the bulls » ou « Bull run Pamplona », proposent des forfaits pour préparer les fêtes de Pampelune. Les tarifs vont de 350 euros à 960 euros par personne. Les 2 dernières courses en 2020 et 2021 ont été annulé, en raison de l’épidémie de COVID 19 en Espagne. La prochaine course est prévue du 7 au 14 juillet 2022, et promet d’être très prisée.

Un peu d’historique pour mieux comprendre le lâcher de taureau

La tradition espagnole nous rappelle que la course de taureaux a commencé dans le nord-est de l’Espagne, au début du 14ème siècle. Cette manifestation trouve son origine dans une ancienne pratique. Autrefois, les éleveurs de bétail amenaient les taureaux pour les vendre, des champs à l’extérieur de la ville (où ils étaient élevés), jusqu’aux arènes (où ils seraient tués le soir, lors des corridas).

Mais pourquoi faire un lâcher de taureaux ? D’où vient cette pratique ?

Pour cela, ils cherchaient un moyen facile de déplacer leurs animaux.  Alors, tout en transportant leur bétail, les hommes ont essayé d’accélérer le mouvement en pressant les animaux, et en utilisant des tactiques de peur et d’excitation. D’où le lâcher et la course de taureaux.

D’où provient cette pratique de courir devant les taureaux ?

Ensuite, le transport et la précipitation se sont transformés en compétition. Les jeunes adultes essayaient de courir devant les « toros », afin de se rendre en sécurité dans leurs enclos, et ce sans se faire dépasser. Par la suite, la popularité de cette course a pris de l’ampleur, et s’est de plus en plus distinguée. C’est ainsi qu’une tradition s’est créée et se perpétue aujourd’hui.

Déroulement de la course de taureaux à la fête de San Fermin

La tenue traditionnelle de la manifestation est le rouge et le blanc. Elle est composée d’une chemise et d’un pantalon blanc, ainsi que d’une ceinture rouge (à porter côté gauche), et d’un foulard rouge (le panuelo), à mettre autour du cou. Ces vêtements traditionnels sont à garder pendant toute la fête.
Lors des fêtes de San Fermin, 8 courses de taureaux sont organisées. Il est de coutume, à Pampelune et ailleurs, que les 6 taureaux courant dans les rues le matin soient aussi présents dans la corrida l’après-midi.
En amont du lâcher de taureau dans les rues, des clôtures sont installées pour protéger les spectateurs et aménager le parcours.
Il est possible d’acheter et de réserver des places sur les balcons de la ville, afin d’assister à la course des taureaux.
Il vaut mieux être présent sur les lieux dès 7h30 du matin, car il y a beaucoup de monde à regarder et à assister à la course.

Chaque course commence à 8h du matin :

  • la fête commence par la bénédiction chantée par les coureurs,
  • puis, la première fusée lancée à 8h alerte les coureurs que la porte du corral
    (Enclos où l’on parque les bœufs et les taureaux), est ouverte,
  • ensuite, la deuxième signale que les 6 taureaux sont lâchés,
  • enfin, la troisième et quatrième fusée avertissent que tout le troupeau est entré dans l’arène et son corral. Cela marque la fin de l’évènement.

La durée moyenne entre la première fusée et la fin de l’encierro est de 2mn30.
La traditionnelle fête de San Fermin se termine par la « pobre de Mi ». C’est une chanson que les coureurs qui ont participé au festival chantent au Saint patron, à minuit, sur la place principale de la ville.

course de taureaux pampelune

Cette course de taureau est-elle dangereuse ?

Certains dénoncent une course dangereuse. Chaque année, entre 50 et 100 personnes sont blessées pendant cette manifestation.
Depuis 1910, 15 personnes ont perdu la vie en participant de près ou de loin, à la course de taureaux de Pampelune. La plupart d’entre elles sont mortes après avoir été encornées.
Les chiffres parlent donc d’eux-mêmes et sont sans appel. Cet événement est bien dangereux. Pourtant les risques sont assumés volontairement par les participants, qui viennent parfois de très loin pour y prendre part. L’adrénaline y est pour beaucoup, car chacun veut son lot de sensations fortes. Chacun veut assister à ce spectacle entremêlé de violence et de tragédie gratuites, qui en fait frémir beaucoup.

Une réflexion publique peut être engagée, car l’encierro est souvent considéré :

  • soit comme une folie collective ou une irrationalité primitive ?
  • soit comme un jeu avec la mort et donc morbide ?
  • soit comme un rituel initiatique de virilité pour les plus jeunes, ou l’exaltation du courage pour les hommes ?

D’autres désignent cette course comme une anarchie organisée, une sorte d’exutoire à une frustration. Un moment pendant lequel tout est permis, et où l’on a peur de rien !

olympus digital camera
source « image : wikimedia.org »

Des opposants au « Running of the Bulls » se font entendre !

Par ailleurs de nombreux opposants, contre la violence animale, s’insurgent contre ces pratiques. Ils affirment que les taureaux sont mentalement stressés par le harcèlement et la voix des participants et des spectateurs. Il est vrai que certains animaux peuvent mourir à cause du stress engrangé, surtout s’ils sont encordés ou portent des fusées éclairantes dans leurs cornes. Certains bovins succombent par suite des piétinements de leurs congénères.
C’est ainsi que certaines villes, tel San Miguel de Allende au Mexique, n’hésite pas à annuler leur course de taureau dès 2006, en invoquant des troubles publics liés à la manifestation.
D’autres villes, comme Mataelpino en Espagne, ont lancé une alternative à la course de taureau :  le « boloencierro ». C’est une course avec une balle géante de 3m de large. Un changement rentable et respectueux des animaux salué par de nombreux opposants au « running of the Wild ».
Depuis 2002, des évènements anti-running of the bulls ont lieu, comme la « course des nus », se déroulant chaque année 2 jours avant la course des taureaux. Cette course est soutenue par des groupes de protection des animaux dont PETA.
Cette association œuvre pour défendre les droits des animaux. Elle s’oppose au lâcher de taureaux, affirmant que c’est cruel et que cela glorifie la tauromachie (art de combattre les taureaux de race sauvage dans un affrontement dont la forme la plus répandue est la corrida). D’ailleurs, PETA milite également pour l’interdiction de la corrida.

La Corrida à Pampelune : un jeu de taureau dans l’arène

Lors des fêtes de San Fermin, tous les soirs à 18h30, se déroule une « corrida ».
En Espagnol, cela se traduit par « course ». La corrida est une forme de course de taureau dans l’arène, consistant en un combat entre un homme (matador) et un taureau. L’issue de ce spectacle tauromachique est généralement la mise à mort de l’animal sur un fond théâtral. Les partisans de la corrida revendiquent celle-ci comme un art qui sublime la noblesse de la mort accordée au taureau.

« Toros toros » : la tauromachie est-elle en danger ?

Beaucoup de voix s’élèvent désormais contre la corrida. Là encore les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 80% des Espagnols s’opposent à cet évènement.
  • en 2018, il y a eu environ 38% de corridas en moins qu’en 2007.

De même, le parlement catalan a décidé l’interdiction de l’organisation de corridas en Catalogne depuis le 1er janvier 2012.
C’est ainsi que les associations de défense des animaux s’insurgent contre la cruauté subie par les taureaux dans l’arène. Chaque année, 48 taureaux sont poignardés à mort lors des jeux de corrida. Sans compter les blessures et éventrations de chevaux causées par les cornes des bovins lors des spectacles.
Il est vrai que les touristes ne le savent pas, mais ce sont les mêmes taureaux vus le matin dans les rues qui sont tués lors des spectacles tauromachiques.
C’est un peu comme une course vers leur mort prochaine !

corrida taureau

Où en est-on avec la corrida en France ?

En France, qu’en est-il ? Que dit la loi ?

La loi française réprime la cruauté envers les animaux. Considérée comme une pratique cruelle par les défenseurs des animaux, la corrida est un cas d’exception dans le droit français.
En effet, l’article 521-1 du code pénal réprime les actes de cruauté contre les animaux. Mais l’alinéa 7 de la loi 521-1 du code pénal permet l’’exception de la corrida, cela au nom de la tradition locale.
C’est pourquoi ces jeux de taureaux macabres continuent à être pratiqués de nos jours en France.
En aout 2021, une trentaine de députés et sénateurs signataires d’une tribune à charge contre la corrida, ont demandé l’interdiction de la tauromachie. Ils désirent supprimer l’alinéa 7 de la loi 512-1. Ceci afin d’interdire l’intégralité « des spectacles mettant en scène la torture et la mise à mort d’animaux ». Ils dénoncent « une pratique barbare ».

Quant à l’opinion française :

  • Plus de 75% des Français sont pour l’interdiction de la corrida,
  • 79% estiment que les corridas ne peuvent plus être considérées comme un spectacle à notre époque.(source l’express- article du 29/11/2019)

image anti corrida espagnol

Qu’en pensent les partisans de la corrida en général ?

Les arguments des partisans sont clairs et bien définis. Pour eux, interdire la corrida est :

  • Une atteinte aux traditions,
  • Ils définissent la corrida comme un art qui glorifie la mise à mort de l’animal par le matador,
  • Ils militent également pour le droit à la liberté individuelle, le droit de choisir le spectacle auquel on veut assister.

La corrida : un débat passionné sur les taureaux

Mais dans un débat aussi passionné sur la cause et les souffrances animales, il est difficile, voire impossible, d’être neutre.
Pour dédramatiser le débat, il serait bien que chaque Français puisse s’exprimer par le biais d’un référendum.
Cela permettrait de réfléchir et de statuer une bonne fois pour toutes sur la question que tout le monde se pose :

« Est-il immoral d’infliger des blessures et de tuer un animal ? »

Florian Motay

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